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Santé digitale : la médecine à l’ère du numérique

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Santé digitale : la médecine à l’ère du numérique

Au XXIe siècle, la santé sera numérique ou ne sera pas. On parle désormais de start-up de la santé comme on le fait d’une start-up technologique ou financière. Il y a la e-santé comme il y a du e-commerce. Avec la numérisation du bien-être, de la médecine et de la pharmacie, nous pénétrons dans une nouvelle ère : celle d’un changement profond des usages. La prochaine fois que vous trinquerez, ne dites plus « santé », mais « santé digitale » !

Médecin 2.0

Pour les patients comme pour les professionnels du secteur, pour les citoyens soucieux de leur bien-être comme pour les autorités sanitaires préoccupées par le bien-être d’autrui, la santé digital est d’ores et déjà devenue incontournable. Dossier médical électronique, médecine à domicile via Internet, applications santé et pharmacie… La révolution numérique a déjà eu lieu.

La preuve : qui n’a jamais consulté Internet pour une recherche liée à la santé ? Qui n’a jamais tapé sur Google la liste de ses symptômes afin de distinguer une sinusite d’un cancer du cerveau ? Et voilà des patients qui se rendent chez leur médecin pour étaler des connaissances acquises au détour de quelques clics.

Mais la santé digitale, ce n’est pas qu’une bande d’angoissés qui tentent de déterminer l’origine d’une douleur à l’estomac. C’est avant tout un monde de possibles, un horizon d’innovations vouées à améliorer les diagnostics et les prises en charge, un vaste réseau d’applications et de solutions numériques qui peuvent aussi bien mesurer les données organiques qu’opérer le suivi d’un traitement.

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Bien-être contre médecine véritable

Il est toutefois nécessaire d’opérer une différenciation : toutes les occurrences de la santé digitale ne se valent pas. Parmi les quelques 100 000 applications rangées dans la catégorie « santé » sur les magasins Apple et Google, 90% sont en réalité destinées à un usage dit « de loisir », donc bien loin du secteur médical « sérieux ». On peut distinguer trois catégories :

  • Les applications de quantified self: elles consistent essentiellement en la captation de nos données physiologiques (rythme cardiaque, calories ingérées ou dépensées, nombre de pas effectués, nombre de kilomètres parcourus pendant une séance de jogging, etc.) via les objets connectés ou les textiles intelligents, dans le but d’atteindre à un bien-être autonome.
  • Les applications de santé digitale, utilisées principalement par les professionnels du secteur (médecins, personnel hospitalier, etc.) ou les patients sous traitement pour des maladies chroniques, qui permettent le suivi personnalisé d’un patient, la consultation des bases de données médicamenteuses, une organisation optimisée de l’emploi du temps, etc.
  • Les applications d’aide et d’accompagnement, qui offrent un soutien notable au patient (heure de prise des médicaments, mesure de données physiologiques à des moments-clés, etc.) ou accompagnent l’approche médicale, par exemple les solutions liées à la pharmacie.

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Les différentes applications de santé digitale

Pour les patients comme pour les praticiens, les solutions apportées par les start-ups de la santé ou les start-ups pharmacie offrent une plus-value importante, à la fois en termes de bien-être et en gain de temps. Voici quelques exemples de ces solutions :

  • Vérifier sa santé en temps réel (rythme cardiaque, taux de sucre dans le sang…) ;
  • Assister la prise d’un traitement, via des applis dédiées ou des piluliers connectés ;
  • Acheter ses médicaments en ligne pour gagner du temps, comme le propose une start-up de l’univers de la pharmacie;
  • S’assurer d’un sommeil de qualité, via des capteurs placés sous le coussin…

Installées sur smartphones ou sur tablettes tactiles, ces applications, transportables partout, peuvent représenter une aide précieuse pour les malades chroniques comme pour les médecins désireux de suivre leurs patients plus efficacement.

Pour les professionnels, la santé digitale se déploie selon un dispositif particulièrement encadré, techniquement et juridiquement. 94% des médecins feraient ainsi un usage professionnel de leurs smartphones – selon ce baromètre –, pour gagner du temps, s’organiser de façon plus efficiente, consulter des bases de données de médicaments, ou envoyer des résultats à des spécialistes.

Autre avantage : en améliorant la communication entre le médecin et le patient, on réduit le nombre de transports inutiles vers des hôpitaux. Et on libère des lits sur tout le territoire.

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Quand la santé digitale toussote

Tout n’est pas rose sous le ciel de la santé digitale. Comme l’explique cet article, l’exemple de l’échec du dossier médical personnel (DMP) est très parlant. Au départ, en 2004, il y a une excellente idée : regrouper les données médicales des patients dans un dossier électronique, consultable immédiatement par n’importe quel praticien chez qui ledit patient se rend.

10 ans plus tard, le bilan n’est pas fameux : quelques 400 000 dossiers seulement ont été ouverts, pour un coût avoisinant les 500 millions d’euros. Ce qui fait qu’un dossier, à l’unité, vaut 1 200 euros ! Un peu cher pour une solution numérique par ailleurs peu utilisée par les médecins, et pour des dossiers qui s’avèrent, au final, quasiment vides.

Autre symptôme du malaise, plus sérieux encore : comment protéger toutes ces données intimes qui dessinent le paysage de notre organisme ? Un dossier médical en ligne peut contenir des informations extrêmement sensibles, si elles sont obtenues même légalement par certains organismes peu scrupuleux.

Imaginez qu’un assureur ou une banque vous refuse un crédit immobilier ou une assurance-vie au prétexte que vous présentez des risques de développer un cancer. Visualisez un instant ce qu’un employeur indélicat pourrait vous demander – jeter un œil à votre dossier médical électronique – avant de vous offrir un poste…

Si la révolution numérique dans la santé a bien eu lieu, elle n’est toutefois pas sans risques de dérives. En attendant que le paysage s’éclaircisse, ce n’est pas encore demain que vous pourrez vous passer complètement de vous rendre au cabinet de votre praticien pour lui demander « quoi de neuf, docteur ? ».

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