Une définition du Big Data pour les profanes

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Big Data… Rien à voir avec le nom d’un leader de groupe de rap américain, ni avec un quelconque dirigeant autocratique sur une île océanique isolée. On a beau savoir (à peu près) que le Big Data a un lien avec les immenses échanges de données de notre société « internetisée », il reste que peu de gens peuvent prétendre aujourd’hui savoir réellement ce que l’expression signifie. Alors, essayons d’en rendre la notion un peu plus claire pour les profanes du Web.

Internet, c’est mon Data

Si le mot « data » peut exister en-dehors d’Internet, le Big Data, lui, est né précisément de l’expansion du World Wide Web et de l’augmentation exponentielle des données qui transitent dans ce réseau. Car, oui, vous l’avez deviné : « data » signifie « donnée » en anglais. Un mot qui, en informatique, prend un sens spécifique : la représentation d’une information dans un programme.

La donnée décrit les éléments d’un logiciel, par exemple une entité, une interaction, une transaction, un événement, un sous-système. Le petit monde merveilleux des données fonctionne de paire avec celui du traitement : ensemble, ils constituent les deux piliers de la méthode en informatique. Données et traitements évoluent indépendamment, mais elles sont indissociables les unes des autres.

Le Big Data, ce n’est pas une « grosse donnée », une donnée maigrichonne qui aurait sombré dans l’obésité. C’est le système lui-même qui, à travers la « révolution des données », est devenu obèse, se gonflant de toutes les données que nous laissons derrière nous sur le web. Nos traces. Celles qui ne disparaissent pas lorsque vous supprimez votre historique Web en pensant être tranquille.

Cependant, le Big Data ne se résume pas à nos empreintes numériques. Il désigne, en réalité, des ensembles de données tellement volumineux qu’ils nécessitent pour être traités la fabrication de logiciels de gestion de l’information adaptés. Surtout, ils contraignent à changer notre façon d’analyser le monde qui nous entoure, à la lumière de ces empreintes gigantesques.

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Définition du Big Data

L’explosion des données dématérialisées dans un grand nombre de domaines – e-commerce, sécurité, travail, vie quotidienne – explique que le phénomène du Big Data s’amplifie de jour en jour, voire d’heure en heure. Il doublerait tous les deux ans environ, et serait promis à une croissance toujours plus rapide.

Pour avoir une petite idée de ce que l’échange actuel de données représente en termes de volume, essayez de concevoir cette idée vertigineuse : que depuis 2011 l’humanité a produit plus de données que dans toute son histoire. Imaginez une énorme boîte noire qui renfermerait – et ferait se rentrer en collision – toutes les données de la planète. Une boîte noire qui grandirait sans cesse.

L’expansion des données pose un problème d’analyse, car elle outrepasse la capacité de gestion des outils traditionnels de traitement de l’information. Et puisque, comme dirait l’autre, pour chaque problème on peut créer un business, le Big Data est né : c’est le business qui consiste à produire des outils nouveaux pour stocker et analyser ce vaste champ de données.

Une définition du Big Data passe par ses 3 grands principes, définis par les « 3V » :

  • Un grand Volume de données
  • Une importante Variété des données
  • Une Vitesse de traitement qui s’apparente à du temps réel

3 piliers auxquels on ajoute désormais les 2V suivants pour une définition du Big Data mise à jour : Valeur économique et Véracité des données.

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Big Data, Big enjeux

Les enjeux économiques de cette nouvelle entité sont démesurés – et, avouons-le, quelque peu absurdes tant que les outils pour dompter la Bête n’auront pas été rendus efficients. Selon une étude IDC rapportée sur cette page, le marché entrelacé du Big Data et des outils d’analyse (qu’on appelle « Big Analytics ») pourrait dépasser les 125 milliards de dollars fin 2015.

125 milliards de dollars, c’est l’équivalent du PIB d’un pays comme l’Équateur. Dans un monde où l’information est une source de pouvoir, les entreprises comptent bien augmenter leurs budgets dédiés au Big Data : un quart de leurs dépenses dans le domaine informatique devrait bientôt concerner le Big Analytics, contre 18% aujourd’hui.

Le développement du traitement des données va conséquemment ouvrir la voie à un recrutement massif d’experts en Big Data : on évoque parfois le nombre de 4 millions d’emplois supplémentaires d’ici à fin 2015 dans le monde. Et le chiffre d’affaires des entreprises liées à l’utilisation de ces données (à des fins commerciales) devrait sensiblement augmenter.

Big Data on Blue Direction Sign on White Background.

Perturbations sur le réseau

Tout va bien, donc, dans le monde joyeux de l’échange et de la gestion des données. À ceci près que le débat fait rage entre les thuriféraires du Big Data et les défenseurs de la vie privée. Les données sont certes très utiles aux marques qui veulent anticiper les besoins des consommateurs et améliorer leur communication, mais quid de la confidentialité des utilisateurs ?

Tous les internautes ont déjà subi les publicités invasives sur le Web : la paire de chaussures que vous avez regardée sur un site de vente en ligne apparaît désormais sur votre page Facebook. On se croirait dans Minority Report de Spielberg, avec ces spots nommément ciblés qui agressent Tom Cruise dès qu’il pénètre quelque part.

Les données qui constituent le Big Data sont multiples : elles vont d’une date de naissance ou d’une adresse mail à des numéros de comptes bancaires. Et dans cette nouvelle guerre froide, les objets du quotidien deviennent progressivement tous espions : le GPS de la voiture, le smartphone avec ses applications, la balance ou la brosse à dents connectées, etc. Partout, les données fusent.

Que feront les marques de nos données personnelles ? Jusqu’où pourra aller la surveillance de nos promenades sur Internet ? Mark Zuckerberg, qui disait autrefois que la vie privée était un « concept dépassé », aurait semble-t-il changé d’avis sur la question (lire ici), privilégiant désormais des espaces de confidentialité au sein de Facebook. Aurait-il pris peur du grand méchant Big Data ?

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