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La voiture autonome est-elle pour demain ?

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La voiture autonome est-elle pour demain ?

La voiture autonome représente un rêve que nous avons tous eu un jour. Quand les magazines des années 80 imaginaient l’an 2000, ils décrivaient des rues peuplées de véhicules (volants ou pas) qui se conduisaient tout seul, laissant le conducteur libre de ses mouvements. La Google Car matérialise ce futur antérieur, avec la promesse d’une révolution prochaine. Vraiment ?

Conduire sans réellement conduire

Lorsque Google a annoncé à l’été 2015 que sa voiture autonome, la Google Car, allait quitter les circuits de la firme pour s’attaquer au bitume des routes de Mountain View, Californie, nombreux sont ceux qui ont vu là une concrétisation d’un rêve qui a fait les beaux jours de la science-fiction au XXe siècle.

L’automobile n’échappe pas au progrès technologique. Sans aller jusqu’à imaginer pour demain des véhicules volant en tout sens comme dans les villes du 5e élément de Luc Besson, la possibilité de pouvoir, dans un avenir proche, acheter une voiture qui se conduirait toute seule a de quoi attirer l’attention.

D’autant plus que la question de la mobilité est en train de devenir une problématique essentielle de la vie quotidienne dans les sociétés développées. Quand on est forcé de prendre sa voiture tous les jours, et quand la hausse du nombre de véhicules occasionne des embouteillages qui font passer L’Autoroute du Sud de Julia Cortázar pour du réalisme social, l’idée de se reposer au volant a de quoi plaire.

Fonctionnement de la voiture autonome

Le principe de la voiture autonome, c’est qu’elle n’a plus besoin de son conducteur.  Celui-ci est évidemment présent dans l’habitacle, mais il se contente de rentrer sa destination dans un GPS et d’attendre que le trajet soit avalé par son compagnon à quatre roues. Il peut être amené, de temps à autres, à agir d’une manière ou d’une autre (en cas d’urgence ou pour changer de parcours).

Inspirée du système du pilotage automatique dans les avions, la voiture autonome est bardée de capteurs, sur les roues, le toit et la carrosserie, qui émettent et réceptionnent toutes les données nécessaires pour un déplacement sécurisé. C’est comme si votre voiture actuelle, capable de faire un créneau toute seule, pouvait aussi vous emmener au travail.

Un GPS embarqué et une batterie de radars et de lidars (radars à technologie laser) veillent à ce que le véhicule puisse maîtriser son environnement, et ainsi se déplacer seul en parfaite sécurité. Car s’il s’agit de vous faire atteindre votre destination, il faut également s’assurer de ne pas heurter véhicules, objets ou êtres humains au passage.

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Les bienfaits de la voiture autonome

Les technologies aujourd’hui disponibles dans les voitures ont largement amélioré le confort des trajets, courts ou longs. Mais aucun progrès technique, aucun ordinateur de bord aussi perfectionné soit-il, ne pourra vous empêcher d’être fatigué au volant ou réduire à néant les embouteillages qui vous séparent de votre domicile.

La voiture autonome transporte donc avec elle de nombreux avantages :

  • Moins de fatigue au volant, et au contraire un gain de temps fabuleux : vous pouvez profiter du trajet pour travailler, bouquiner, regarder un film ou téléphoner (comment ? certains le font déjà ?)
  • Moins d’embouteillages, dès lors que tout le monde voyage en voiture autonome
  • Moins d’accidents sur la route puisque la variable humaine ne contrôle plus le véhicule, et que l’ordinateur est par défaut plus prudent
  • Une mobilité plus grande pour tous ceux qui ne peuvent pas se déplacer sans aide extérieure (handicapés, malvoyants…)

La Google Car, un rêve éveillé…

La Google Car matérialise ce rêve, et bien plus encore : une voiture sans volant ni pédales, autonome de pied en cap, designée par la firme de Mountain View. Ce bijou de technologie ne dépasse pas 40km/h et déploie une autonomie de 130km sur batterie électrique (en prenant pour base la technologie Lexus).

Google nous indique que son véhicule, au cours de ses nombreux essais, a été impliqué dans une dizaine d’accidents en tout – aucun n’ayant pour origine la voiture elle-même, mais les autres véhicules. Malheureusement, aussi impressionnante soit-elle, la Google Car ne pourra pas vider les routes de leurs occupants, ni exclure les mauvais conducteurs.

Mais, même en cas d’accident, la Google Car s’en tire avec les honneurs : parce qu’elle enregistre les données de sa mésaventure et apprend des circonstances, gagnant en expérience à chaque souci. Ainsi, la voiture autonome se développe au fil des trajets, amplifiant sa connaissance de son environnement pour une sécurité accrue.

Les résultats sont plus qu’intéressants. Google a prouvé que la voiture sans conducteur a un avenir. Et que son intelligence artificielle fonctionne : la Google Car ne rentre pas dans les piétons et évite les autres véhicules. Les cyclistes et les motards sont en sécurité. En d’autres termes, pour causer un accident, il faut le faire volontairement.

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… Qui pourrait rester à l’état de rêve ?

Si l’en croit les projets commerciaux de Google, leur voiture autonome pourrait être mise en vente aux alentours de 2020. Mais cette prévision est-elle raisonnable ? Comme l’explique bien cet article, la technologie de l’autonomie est loin d’être maîtrisée. Et avant que nous puissions rouler sans toucher un volant, il faudra encore attendre des décennies, pour le moins.

Pourquoi ? Parce que les voitures autonomes fonctionnent bien… lorsque le trajet ne recèle aucune surprise. Les ordinateurs éprouvent encore des difficultés importantes dans la compréhension d’un environnement qui ne serait pas celui attendu, et dans l’identification d’événements que les cerveaux humains intègrent aisément.

Par exemple, quid des zones temporaires de travaux, des indications fournies par un ouvrier sur un chantier ou des gestes esquissés par un gendarme à un carrefour ? Comment un ordinateur pourrait-il détecter des lignes de marquage usées sur la chaussée, comme un passage piéton à demi effacé ?

Que se passera-t-il en cas de tempête qui modifie grandement les conditions climatiques, donc la précision des radars embarqués ? Et que fera la voiture si, coincée à un passage piéton particulièrement chargé, au milieu de New York par exemple, elle n’intègre pas l’idée de « forcer gentiment » le passage ?

Les technologies nécessaires sont très différentes de celles qui font fonctionner nos smartphones, nos tablettes ou même nos voitures actuelles. La voiture autonome, contrairement au conducteur humain, n’aura pas droit à l’erreur : car à la moindre incartade elle risquera d’être remisée au garage. On ne se propose pas impunément de remplacer le cerveau humain : encore faut-il en avoir les moyens.

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